S’enfouir en Inde
lundi 3 avril 2006 Par Koridwen, dans La Taverne -# 59 - Fil RSS

Krishna dans les bras de sa mère, Devakî.
Voici un texte qui nous explique pourquoi l'Inde nous attire autant, et peut-être pourquoi il est si difficile d'en repartir.
J'ai toujours trouvé que les Indiens avaient un sourire enfantin et un regard malicieux, un petit air de grands enfants coquins et innocents, maintenant je comprends un peu mieux pourquoi ...
S’enfouir en Inde
"En Inde, on a le sentiment d’être chez soi.
Cette étrange familiarité est due au fait que l’on s’y rend comme on irait chez ses grands-parents.
On y retrouve le ronron de l’enfance, les habitudes, les rituels, une temporalité de bébé.
L’Inde est un pays "sucré", où l’enfant qui est en chacun de nous règne à nouveau. C’est peut-être pour cela que l’on y va, pour s’y faire materner –nourri, transporté, logé, blanchi, massé- , pour combler nos carences affectives précoces d’Occidentaux mis à la crèche dès trois mois et élevés à la purée Mousseline. "On ne sait aujourd’hui déterminer avec précision, écrit Hélène Stork, le moment auquel il serait le moins favorable pour un bébé d’être séparé de sa famille. Aussi l’âge auquel il est convenu dans notre société d’imposer aux tout-petits la première séparation et de le sevrer est-il dicté d’avantage par les exigences du monde du travail ou par l’état de santé de la mère que par une véritable connaissance scientifique des besoins du petit enfant." Ce qui expliquerait la fréquence des troubles fonctionnels ou psychosomatiques des enfants placés jeunes en crèche.
En Inde, les enfants sont gâtés. Leur mère les masse tous les matins et les allaite pendant au moins deux ans. On leur voue un véritable culte. Seuls les Indiens ont su immortaliser, avec le bébé Krishna, ce moment fugace de l’enfance, quand celui-ci, encore à quatre pattes, tend la main vers sa mère avant de faire ses premiers pas. Tout cela contribue "à donner à chaque Indien un solide optimisme, une cordialité et un pouvoir d’enthousiasme incomparable". Dans la famille indienne, "le petit enfant est le tyran tout-puissant, sa mère est une servante obéissante et dévouée. C’est pour avoir savouré la première enfance dans une telle atmosphère de nid, chaude et tolérante, auprès de proches accédant au moindre désir de l’enfant que la sensibilité de l’Indien se montre si ouverte, si large, si intuitive et compréhensive [ … ] les Indiens ont une étonnante chaleur de sentiments, ils sympathisent d’emblée avec autrui et vibrent avec leurs semblables. Un contact émotionnel direct s’établit naturellement".
Ce monde de la petite enfance est omniprésent dans les faits et gestes et, me faisait remarquer une patiente, la nourriture a souvent l’allure d’une bouillie. On "patouille", on malaxe, on tripote les chapatis, le chaï, la cendre, ou la bouse de vache. Tout cela sans complexe. Avec naturel. Par ailleurs, le sommeil en Inde est sacré … Il faut suivre son propre rythme. On dort donc n’importe où, n’importe quand, dès qu’on en ressent le besoin, comme un bébé qui se laisse emporter par le sommeil. En un sens, on se replie en dedans quelques minutes, ou quelques heures, puis on repart naturellement vaquer à ses occupations.
L’Inde est un entre-deux mondes, loin du tumulte et des contraintes de notre quotidien, qui convient parfaitement à cette période de la vie qu’est l’adolescence. Même si le pays est bruyant, grouillant, on a l’impression que rien ne bouge. Tout semble y être rythmé pour l’éternité. On prend le temps, le temps pour rien, le temps qui passe. On a le temps, avec des gens qui ont le temps."
- Fous de l'Inde, Régis Airault -
Heu ...
#1 - Le lundi 3 avril 2006 à 10:14, par France
#2 - Le lundi 3 avril 2006 à 19:53, par Koridwen
#3 - Le mardi 4 avril 2006 à 03:01, par France
#4 - Le mardi 4 avril 2006 à 08:08, par dieudeschats
#5 - Le mardi 4 avril 2006 à 08:46, par Koridwen
#6 - Le vendredi 18 avril 2008 à 18:14, par Colibri
#7 - Le vendredi 18 avril 2008 à 19:18, par Koridwen
#8 - Le vendredi 18 avril 2008 à 21:40, par Colibri
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