Inde 2009 - Flash-backs
lundi 27 juillet 2009
"Autre pays, autres mœurs.
Huit heures de bus entre Bangalore et Pondicherry.
Le bus file à toute allure, dépasse des véhicules qui en dépassent d'autres en même temps. Quelques motos et vélos vont dans le fossé pour nous éviter, notre bus y va aussi de temps en temps quand il croise un camion. Bref, la loi du plus gros sur les routes de l'Inde, rien d'inhabituel.
Quelque heures après le départ notre bus fait une pause sur une "aire" "d'autoroute".
Une aire de sable entourée de shops où se restaurer et de toilettes en dur. Un vieil homme prend deux roupies par personne, les hommes à gauche, les femmes à droite.
Je vais du côté des femmes, des regards étranges, une femme devant moi me laisse passer. Je lui demande si elle veut aller aux toilettes et elle me répond juste "allez-y" avec un sourire gêné. Je rentre, je comprends.
Des pissotières sont alignées le long du mur à droite, les mêmes que celles des hommes. Et sur chacune de ces pissotière une femme est accroupie, face au mur, le sari relevé juste assez pour cacher les fesses. Je fais la queue devant ces femmes alignées qui me tournent le dos, heureusement il y a trois toilettes fermées par des portes au fond de la salle.
Les femmes parlent entre elles, me regardent, sourient, rient, certaines espéraient sûrement me voir m'accroupir le long du mur mais hors de questions, je suis en pantalon! Et pas encore assez intime avec l'Inde, je viens juste d'arriver.
Je ne les regarde pas trop pour respecter leur intimité mais je les vois se laver les pieds ensuite sous un robinet. En France on se lave les mains en sortant des toilettes, en Inde on se lave les pieds ...
Moment précieux, entourée de femmes ... en sortant de là je me sens déjà un peu plus indienne.
Merci à elles de m'avoir acceptée avec douceur et sourires dans leur intimité.
Sensation d'une intégration très féminine, universelle."
- Écrit en Inde -
Pour expliquer un peu mieux le fonctionnement de ces pissotières: ce sont des wc turcs, au sol donc, séparés par des petites cloisons. Normalement les hommes se tiennent debout face au mur, les pieds sur les marchepieds, et les femmes s'accroupissent dos au mur quand ces wc sont individuelles. Mais là, pour des raisons d'intimité, les femmes s'accroupissent face au mur.
***************
"Une nuit comme les autres.
Une guest-house: Waves. Pré-mousson dans une hutte sur pilotis en bord de mer.
Contre l'homme, le moustique gagne toujours au moins une bataille ...
on avait une arme infaillible mais elle n'a pas fonctionné cette fois-ci, notre produit devait être trop dilué. On tente de dormir quand-même mais impossible. Deuxième tentative, un produit plus costaud, on s'en met partout ... c'est ce qu'on croyait. ils se ruent sur les moindres recoins de notre corps où le produit a été oublié. Il suffit d'un centimètre-carré non-imprégné et ils le trouvent. Tant pis, on dort. Mais plus le produit s'évapore plus ils attaquent large! Réveil en pleine nuit pour installer la moustiquaire. Nuit agitée, un moustique s'y était glissé.
Cette même nuit, entre deux doses de produit, on est allés prendre une douche. On passe devant la cuisine communautaire, un espace rond, ouvert, juste un toit soutenu par douze piliers. Surprise d'y voir un occidental, en pleine nuit, faire les 100 pas. Il tourne en rond dans cette cuisine, le regard vide et sombre à la fois. On sort de la douche et il tourne toujours. Des démons à évacuer?"
- Écrit en Inde -
Notre première arme infaillible était du Solvarome. Un mélange d'huiles essentielles que ma mère utilise depuis toujours et que j'utilise à mon tour depuis des années. On l'achète en concentré et on le dilue pour l'utiliser sur à-peu-près tout: les boutons, brûlures, coups de soleil, les petits bobos, en bain de bouche ... bref, un petit produit miracle uniquement à base de plantes. Quand j'étais jeune on ne le trouvait qu'à la pharmacie de l'Europe à Paris, maintenant il est distribué dans pratiquement toutes les pharmacies.
A force de l'utiliser en Inde on a même découvert qu'il repoussait les moustiques. Ça a toujours marché sauf cette-fois-ci ...
Huit heures de bus entre Bangalore et Pondicherry.
Le bus file à toute allure, dépasse des véhicules qui en dépassent d'autres en même temps. Quelques motos et vélos vont dans le fossé pour nous éviter, notre bus y va aussi de temps en temps quand il croise un camion. Bref, la loi du plus gros sur les routes de l'Inde, rien d'inhabituel.
Quelque heures après le départ notre bus fait une pause sur une "aire" "d'autoroute".
Une aire de sable entourée de shops où se restaurer et de toilettes en dur. Un vieil homme prend deux roupies par personne, les hommes à gauche, les femmes à droite.
Je vais du côté des femmes, des regards étranges, une femme devant moi me laisse passer. Je lui demande si elle veut aller aux toilettes et elle me répond juste "allez-y" avec un sourire gêné. Je rentre, je comprends.
Des pissotières sont alignées le long du mur à droite, les mêmes que celles des hommes. Et sur chacune de ces pissotière une femme est accroupie, face au mur, le sari relevé juste assez pour cacher les fesses. Je fais la queue devant ces femmes alignées qui me tournent le dos, heureusement il y a trois toilettes fermées par des portes au fond de la salle.
Les femmes parlent entre elles, me regardent, sourient, rient, certaines espéraient sûrement me voir m'accroupir le long du mur mais hors de questions, je suis en pantalon! Et pas encore assez intime avec l'Inde, je viens juste d'arriver.
Je ne les regarde pas trop pour respecter leur intimité mais je les vois se laver les pieds ensuite sous un robinet. En France on se lave les mains en sortant des toilettes, en Inde on se lave les pieds ...
Moment précieux, entourée de femmes ... en sortant de là je me sens déjà un peu plus indienne.
Merci à elles de m'avoir acceptée avec douceur et sourires dans leur intimité.
Sensation d'une intégration très féminine, universelle."
- Écrit en Inde -
Pour expliquer un peu mieux le fonctionnement de ces pissotières: ce sont des wc turcs, au sol donc, séparés par des petites cloisons. Normalement les hommes se tiennent debout face au mur, les pieds sur les marchepieds, et les femmes s'accroupissent dos au mur quand ces wc sont individuelles. Mais là, pour des raisons d'intimité, les femmes s'accroupissent face au mur.
"Une nuit comme les autres.
Une guest-house: Waves. Pré-mousson dans une hutte sur pilotis en bord de mer.
Contre l'homme, le moustique gagne toujours au moins une bataille ...
on avait une arme infaillible mais elle n'a pas fonctionné cette fois-ci, notre produit devait être trop dilué. On tente de dormir quand-même mais impossible. Deuxième tentative, un produit plus costaud, on s'en met partout ... c'est ce qu'on croyait. ils se ruent sur les moindres recoins de notre corps où le produit a été oublié. Il suffit d'un centimètre-carré non-imprégné et ils le trouvent. Tant pis, on dort. Mais plus le produit s'évapore plus ils attaquent large! Réveil en pleine nuit pour installer la moustiquaire. Nuit agitée, un moustique s'y était glissé.
Cette même nuit, entre deux doses de produit, on est allés prendre une douche. On passe devant la cuisine communautaire, un espace rond, ouvert, juste un toit soutenu par douze piliers. Surprise d'y voir un occidental, en pleine nuit, faire les 100 pas. Il tourne en rond dans cette cuisine, le regard vide et sombre à la fois. On sort de la douche et il tourne toujours. Des démons à évacuer?"
- Écrit en Inde -
Notre première arme infaillible était du Solvarome. Un mélange d'huiles essentielles que ma mère utilise depuis toujours et que j'utilise à mon tour depuis des années. On l'achète en concentré et on le dilue pour l'utiliser sur à-peu-près tout: les boutons, brûlures, coups de soleil, les petits bobos, en bain de bouche ... bref, un petit produit miracle uniquement à base de plantes. Quand j'étais jeune on ne le trouvait qu'à la pharmacie de l'Europe à Paris, maintenant il est distribué dans pratiquement toutes les pharmacies.
A force de l'utiliser en Inde on a même découvert qu'il repoussait les moustiques. Ça a toujours marché sauf cette-fois-ci ...