- Le cirque de l'Encombrette -


Il n’y a pas de chemin pour aller au cirque de l’Encombrette et c’est tant mieux, encore plus de liberté avec une petite dose d’inquiétude pour le piment.
Passer d’abord par un chemin en terre pour les 4x4 (1), puis par un champ de vaches (2) sans être pris par le berger mais aussi sans prendre un coup de cornes, traverser le lit d’une rivière, marcher sur des collines herbeuses le visage fouetté par le vent de travers, ne pas chuter en marchant dans les pierriers (3), parfois gros blocs ou bien petites caillasses que des pièges tendus par Dame Nature, jusqu’à la toile d’une grosse araignée (une Veuve Noire).
Au détour d’un arbre un gros renard décampe, m’effrayant autant qu’il a du l’être en étant surpris de mon arrivée.
Puis je coupe au travers d’une forêt de sapins, difficile de savoir vraiment où aller.
Mes sens deviennent plus précis, je trouve les traces du peu d’hommes et des nombreux animaux passés par là.
Je trouve enfin le vrai chemin. Seuls les chamois sont les témoins discrets de mon exploit.
Il me faut encore passer un col abrupt (4) mais l’arrivée sur le plateau de l’Encombrette vaut toutes le fatigues.
J’y trouve une cabane de berger vide, que dis-je un refuge accueillant comme il se doit (5) (6). Un grand réconfort! Tout est calme autour de moi, la vue sur le lac est grandiose. Je serai sûrement seul ce soir, ça fait bien longtemps qu’il ne passe plus personne.
Quelle chance j’ai eu aujourd’hui, peut-être est-elle due à ton cheveu que j’ai soigneusement pris soin de garder dans les mailles de mon polaire pour qu’un peu de toi m’accompagne. Il me reste encore à faire du feu puis la nuit tombe.
Dans cette immensité désertique où je suis seul avec moi-même il me prend comme une angoisse. Autant de grandeur et de vide et paradoxalement mon esprit devient claustrophobique de cette boite qu’est ma tête.
Le feu me réchauffe (7), ce soir je dormirai comme dans un cocon.

- Tranquilechat -



- Départ -


(1)


(2)


(3)


(4)


(5)


(6)


(7)