Journal d'un Korrigan

Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

J'y arrive pas ...

samedi 30 juillet 2005

Pfff je bloque sur un carton là.
Mes photos.
Je ne sais pas si je dois les laisser ici ou les prendre avec moi à Paris.
Je me dis que je peux en avoir besoin à un moment ou à un autre. Je peux toujours trouver une photo dans mes archives pour illustrer quelque chose, professionnellement ou personnellement.
J'en ai des tonnes, si je devais mettre dans un (gros) carton toutes mes photos, mes diapos, négas et planches-contacts je ne pourrais pas le porter seule.
Il y a de tout, reportages, Inde, Népal, Bretagne, Camargue, portraits, macro, paysages, Paris, essais plus ou moins artistiques, travaux de l'école, ...
Sans compter mes photos-souvenirs que je faisais avant de me lancer vraiment dans la photo, mais ça c'est une autre histoire.

C'est con de s'encombrer avec des objets qui dorment pour sortir de temps en temps une photo, mais j'ai du mal à m'en séparer.

Je ne sais pas, il faudrait que je trouve un logique dans tout ça, soit je prends tout soit rien ... un choix.

A la bourre!!!

vendredi 15 juillet 2005



Il me reste 18 jours pour faire les cartons, tout vider ici, ranger, nettoyer à fond ...
Et je n'ai pas commencé!!!

Bon ok on a un petit studio, mais il est rempli à craquer ce studio, et on a une tite cave qui déborde et des cartons dans le garage des parents de R ...
Et R bosse jusqu'au 31 juillet alors qu'on doit partir en Corse le 3 aout. Donc c'est moi qui vais tout me taper, et j'ai pas le courage, et il fait trop chaud, et ... merde!

On n'emporte pas grand chose, la chambre sera toute petite à Paris.
C'est pour ça qu'on a acheté un pc portable, gain de place.
On va devoir se séparer de pleiiiinnnnsss de choses, c'est Emmaüs qui va être content!
Et nous ça va nous permettre de faire le vide, repartir à zéro, se séparer du matériel superflu.

C'est bien ça, une mise à plat, un re-départ vers nos rêves, nos projets, ...
Deux ans qu'on se reconstruit, maintenant faudrait que ça serve à quelque chose.
C'est bon, on est [presque] réparés, moralement en tous cas, physiquement il y a encore quelques petits trucs à revoir.
Perso je verrai ça à Paris, R veut faire ça ici avant de monter, je ne pense pas qu'on en aura le temps, on verra ...

['tain, faut vraiment qu'il termine vite son contrat!
C'est plus un tit mec ronchon, c'est un râleur passé pro que j'ai à la maison!]

Bref, je vais essayer de dormir pour être opérationnelle demain matin.

Rêve et Tarots

jeudi 7 juillet 2005




Un p'tit rêve cette nuit:

Avec R on était allongés sur le lit, on regardait la tv.
Je me suis levée et j'ai vu un gros scorpion noir sortir de derrière le lit et monter sur le mur juste au-dessus de R.
Il était rapide et après être monté haut sur le mur il est redescendu et à commencé à venir vers moi sur le sol.
J'étais pieds-nus.
Je suis allée dans la salle de bain chercher un objet pour le tuer, j'ai trouvé une tong (? j'appelais ça une "chapale" en Inde) et j'ai essayé de le tuer en faisant attention à son dard.
J'ai réussi après l'avoir salement abîmé, au final il n'avait plus de carapace, il ressemblait à un homard (celui qu'on a dans l'assiette, nu à la chair rose).
Je n'osais pas le prendre, je trouvais ça beurk, alors R l'a pris pour le jeter.
Au moment où il l‘a pris, j’ai vu un autre scorpion plus petit posé sur le morceau de chair rose près de sa main.
J’ai essayé de tuer ce nouveau scorpion (je ne sais plus si j’ai réussi).
On s’est rendu compte que le gros scorpion qu’on croyait mort bougeait encore, R a décidé de le déposer à l’abris pour qu’il meurt tranquillement, moi je me disais qu’il devait souffrir et en plus je ne voulais pas avoir un scorpion à moitié mort dans ma salle de bain.
Je me suis réveillée.


J’ai regardé "scorpion" dans mon livre des rêves.

"Scorpion: … est un signe de sexe et d’obscurité, de mort et de renaissance. Le scorpion représente le magma tumultueux et volcanique bouillonnant dans les viscères de la terre, la putréfaction de la graine dont naîtra une nouvelle vie, le creuset où la passion, l’amour et la haine peuvent ravager et détruire.
Synonyme de poison, d’actions silencieuses et mortelles, le scorpion annonce, dans les rêves, l’inimitié, la tromperie et la trahison.
Signification psychologique: dans ce domaine aussi, le scorpion correspond à un danger et à une menace pour l’inconscient."



Avant de regarder mon livre des rêves, R a fait le rapport entre mon rêve et ma relation avec ce studio (et plus largement avec Nice).
J’y suis de plus en plus allergique, l’impression d’être handicapée dans cette ville. Aucune envie de bouger, de me bouger, de réaliser. Aucune inspiration, aucune énergie créatrice. Juste une envie de partir pour m’ouvrir ailleurs.


Je me suis ensuite tirée les cartes avec mon tarot des gitans, juste une carte pour répondre à la question: "comment est-ce que je me sens vis-à-vis de ce studio?".
Bon, je sais moi comment je me sens, mal, mais mal "embrouillé", sans trop savoir comment, pourquoi, tout ça … quand je ne me comprends pas, j’aime bien affiner un peu les choses avec les cartes.

J’ai tiré la carte As de coupe à l’envers:

"Frustrations.
Divorce. Séparation d’associés, d’amis, de parents, de fiancés. Impossibilité de s’affirmer et de réaliser des projets. Relations contrariées. Attentes vaines et prolongées."



Loollll lol … lol … lol …. lol … (rires jaunes) … pff
L’impression d’être en attente de quelque chose depuis des mois (deux ans?).
Comment, alors que tout mon être attend de partir, de voir autre chose, de quitter ici, comment est-ce que je peux être dans une énergie créatrice, hein?
S’il y a une chose qui ne va pas je me dis "pas grave, ça ira mieux à Paris".
Je me dis ça pour tout.
Ici j’ai pas envie, pas d’envies.
Juste envie que le temps passe vite et qu’on se casse.
En attendant je suis en mode "pause", "en attente de".
C’est pas une vie ça, pas vivable.

Faut que je me casse!!!

Tranches de vie

dimanche 3 juillet 2005

Bon, donc, j’en étais où?
Ah oui, bretonne exilée, loin de son Inde …

Bah oui, j’ai quitté la Bretagne depuis 5 ans maintenant.
2 ans à Toulouse, 3 ans ici, à Nice (mais comment j’ai fait???).
Quand j’étais en Bretagne je voulais partir à tous prix, et depuis je veux y retourner.
Il n’y a que quand quelque chose nous manque qu’on se rend compte de sa valeur.
Mais en même temps je ne peux pas tenir en place, deux ans quelque part c’est un maximum, 3 ans ici c’est l’enfer.
J’ai toujours déménagé, bougé, voyagé.

J’ai vécu en camps de naturiste, en tipi, en camion, en communauté, dans diverses maisons, tout ça jusqu’à mes 5 ans et demi.
Puis deux ans en Inde.
A notre retour en France on a encore beaucoup bougé, et ma mère a fait construire une maison.
J’y suis restée plus de 3 ans (ah oui quand-même!), puis citéeU 1 ans (c’était cool), puis 2 ans à Toulouse et enfin Nice.

Et en août Paris.
Pour combien de temps? Le moins possible, 6 mois, un an au max.
Ensuite?
Chais pas, Bretagne, Guyane, Ardèche, Hautes Alpes (je viens de découvrir cette région, avec le parc des Ecrins, elle est extraordinaire!), ou ailleurs …
Peut-être retours par ici mais pas sur Nice, plus jamais.
Dans l’arrière-pays ou plus dans le Var.
La seule chose sûre: Paris en août.

Pfff « Paris en août », ça fait froid dans le dos.
J’adore cette ville, tellement de possibilités, de choses à voir, à faire, de possibles en matière de photographie …
Je serai plus près des éditeurs, des agences, expos, le milieu de la photo …
Parce que c’est bien de partir et ramener des photos mais après il faut les vendre. Et il est là mon problème, je ne sais pas me vendre.
Quand je serai riche, j’aurai un agent artistique, na!
Donc Paris c’est bien, le plus longtemps que j’y suis restée c’est 3 mois, ça allait encore, mais j’étais contente d’en partir.
Y vivre vraiment c’est une autre histoire.
En plus c’est une ville, encore!

Et déjà que là c’est chaud de vivre à deux dans un petit studio, là-bas son va se retrouver dans une mansarde, une chambre de bonne sous les toits.
Le tableau: trois étages à monter pour se retrouver dans une pièce avec tout: canapé, matelas pour les lits, cuisine, pas de four, chiottes et douche sur le pallier, et laverie automatique trois rues plus loin.
Pfff, je vais avoir l’impression d’être à nouveau une étudiante. Si au moins j’avais tout ce qui va avec: insouciance, la vie est cool, fêtes, argent donné par môman, séchage de cours pour cause de grasse mat’, fête encore …
Tu parles!

Bref.

Je suis jeune.
Bon ça j’arrive à le dire au autres avec le sourire, style « chuis jeune, baroudeuse, m’en fous », mais là toute seule, les yeux dans les yeux … merde quoi, j’aimerais bien avoir un peu de confort un jour.
J’y ai eu droit un an à Toulouse, il était génial cet appart, dans un vieil immeuble, parquet en bois, grande pièce principale, grande chambre … on avait même la place pour mettre l’agrandisseur et pour se faire des séances labo avec les cops.
C’était génial d’ailleurs, on était à 5 min de l’école, les cops venaient manger chez nous le midi, il y en avait toujours un pour faire la sieste dans le coin « peau de mouton-oreillers », on se fumait quelques pétards, et on arrivait en retard en cours.
La belle époque.

Maintenant je suis là, je ne connais personne ici, à part une copine bretonne qui est venue s’installer sur Nice quelques mois après moi, et les cops de R, mais bon, à Part X qui vient squatter de temps en temps …
J’ai fui la Bretagne à l’époque, j’ai tout laissé derrière moi, mes cops avec.
On était une bande de 10 à 20 personnes suivant les périodes, c’était sympa, mais j’avais vraiment besoin de fuir, aller vers MON avenir, mon destin, ce que j’avais enfin choisi.

Bref.

A trop vouloir fuir, j’ai fermé toutes les portes.
Il me reste juste une amie de cette époque, et encore elle n’était pas dans la bande, mais dans l’autre.
Ah oui, j’étais à cheval sur deux bandes, une bande fumeuse, avec des gens cools, plutôt artistes, rêveurs, voyageurs, et l’autre bande, les buveurs, plutôt grandes écoles, médecine, ingénieurs.
J’étais plus souvent avec les buveurs parce que mon cop de l’époque y étais, alors que j’étais plus fumeuse, et puis ensuite je me suis enracinée dans cette bande, un amant, puis deux, puis trois (pas en même temps hein)… ça crée des liens forcément.
Faut dire qu’on n’était que deux filles dans le noyau du groupe, plus quelques-unes qui passaient de temps en temps.
C’était cool, hi hi.

A Toulouse aussi c’était cool, mais je raconterai ça plus tard.
Je vais arrêter là sinon je vais raconter ma vie en une fois, à la survoler je ne vais pas aller en profondeur, et j’ai besoin d’aller en profondeur.

Pourquoi l'Inde ... ?

samedi 2 juillet 2005

J’ai vécu là-bas plus jeune, pendant plus de deux ans, avec ma môman et p’tit frère.
P’tit frêre 5 ans de moins que moi, il avait à peine 6 mois quand on est partis.
Retour en France, plusieurs vacances en Inde ensuite, tous les deux ans exactement.
Puis j’ai rencontré R., amoureux de l’Inde lui aussi (il y était parti 3 ou 4 mois tout seul sur un coup de tête alors qu’il était à la fac).
On est parti un mois là-bas, puis 6 mois il y a deux ans.
Ces 6 mois pff, j’en reparlerai.

J’ai perdu ma p’tite étincelle en rentrant, légère dépression depuis deux ans.
On va dire que ça va mieux.
Oui ça va mieux, même beaucoup mieux, mais il me manque toujours quelque chose … le goût?
Le goût de la vie, l’excitation, la joie (la vraie), la surprise.
En fait je n’ai plus de goût parce que pour moi ici il n’y a plus de surprise, plus rien d’excitant, rien de nouveau (la vrai nouveauté, celle qui te surprend, qui t’apprend, qui te déstabilise, te fait te poser des questions sur toi, les autres, la vie …).
Rien de tout ça ici.

En plus je me retrouve dans une ville de merde, dans une région de merde, même si elle a son charme et qu’elle est très belle …
Les gens sont cons ici, oui je sais ils sont cons partout mais plus particulièrement ici.
Si j’étais en Bretagne tout serait peut-être différent?
Peut-être.

Donc voilà où j’en suis: bretonne exilée, loin de son Inde.