Journal d'un Korrigan

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14-15-16/09/2000

mercredi 26 juillet 2006



Je fais un résumé de ces trois jours à Dharamsala, plus précisément à Mc Leod Ganj, je passe quelques détails qui n'ont pas beaucoup d'intérêt:

14/O9:
Levés à 10h pour quitter cet hôtel qui pue le moisi et où l'araignée d'hier a repris ses quartiers.
On s'installe dans notre nouvelle chambre douillette avec moquette. Petit joint bien sûr! Puis transe photographique. Trop d'émotions!
La vue qu'on a de la chambre est superbe! Des montagnes enneigées au fond, puis des plus petites devant, et encore des plus petites, celles qui nous entourent. Sur ces dernières, des petits villages et des temples. Avec le temple de Shiva et l'école tibétaine on a de quoi passer plusieurs heures fiévreuses l'appareil en main.
Défilement d'objectifs et de pelloches (couleurs: 100 et 400; N&B: 400 et 400 poussées à 800). En transe!
[...]
Le soir on se fait une bouffe dans un petit restau juste en dessous de l'hôtel, chez les tibétains, c'est pas cher, bon, convivial et la nourriture à l'air saine. Petite coupure de courant, donc dîner aux chandelles pendant quelques minutes.
[...]

15/O9:
[...]
Là on vient de récupérer nos photos ... et on est dans un restaurant chic ... coupure de courant donc on attends nos plats qui ont du mal à chauffer.
Retour à la chambre, écoeurés d'avoir trop bouffé et d'avoir dépensé 280 rps (au lieu de 100 d'habitude) à côté de gros indiens bien gras, bien engraissés par le fric. On reconnaît les riches, ils sont habillés en blanc et ils débordent du bide et d'ailleurs. On redescend dans la rue et ça fait du bien de revoir la vrai population pleine de vie, de sourires, de bruits (et d'odeurs).

16/O9:
[...] et direction le Potala, la demeure du Dalaï-Lama. Il paraît qu'il est en France en ce moment. Sa demeure est fermée au publique pour l'instant, on a donc visité le temple juste à côté. Il n'est pas extraordinaire de l'extérieur mais à l'intérieur c'est toujours impressionnant: énormes statues, livres (mathématiques, art, philosophie ... ) rangés soigneusement dans des tissus ... Puis on attends un long moment que la pluie s'arrête pour rentrer, un petit garçon tout sourire passe un p'tit moment avec nous, Ashoka le prends en Photo (voir en tête de ce post).
Enfin, retours à Mc Leod Ganj et à la maison.

Une journée à Los Angeles

samedi 22 juillet 2006



"On raconte à Los Angeles, dans les lieux du cinéma, souvent fortunés – et oisifs, chacun se trouvant toujours en train de "travailler sur un projet" -, l’emploi du temps d’une journée ordinaire:
Vous vous levez à huit heures. Vous prenez un jus d’orange et vos vitamines. Une promenade d’une demi-heure, avec votre chien, vous prépare au break-fast. Après quoi vous lisez la presse et le courrier. Vers dix heures et demi, première visite à la piscine, gymnastique, bain, soleil et toilette complète. Après quoi vient l’heure du lunch, qu’on peut partager avec des amis.
Après le lunch et le café, il n’est pas rare qu’on ait un film à voir en projection privée, ou bien une petite course à faire, des coups de téléphone à donner, ou bien encore une cassette en retard. Vers seize heures tennis, ou équitation, ou golf. Au retour deuxième visite à la piscine et fitness de l’après-midi. Après ces exercices, la douche et le massage, il est recommandé de se laisser aller à une petite sieste.
Quand on se réveille de la sieste on a quatre-vingts ans."

Conte tiré de "Le cercle des menteurs, contes philosophiques du monde entier" de Jean-Claude Carrière.

Restons éveillés. ;)

Detresse ...

lundi 17 juillet 2006



Israël, Israël, que de sang sur tes mains

"Ainsi donc, suite à l’enlèvement de deux de tes soldats au sud du Liban, j’écris bien deux, tu en es rendu à détruire, à brûler et à tuer de pauvres innocents dans un Liban déjà aux prises avec des forces étrangères malicieuses. D’où te vient donc ce droit de tuer ainsi, impunément, sans remords et sans retenue? Ce droit absolu qui te fait tuer absolument, est-ce vraiment toi?

Te vient-il de tes puissants amis des États-Unis, eux-mêmes enfoncés dans la mort jusqu’au cou en Irak? De la force incomparable de tes armes, lesquelles tu refuses à tes adversaires? De la certitude absolue que tu as acquise en tuant impunément alors que tu dénonces ces terreurs chez les autres? Tu tues quatre ou cinq ennemis pour un seul de tes morts. Cela ne te rappelle-t-il pas ton histoire récente où ce sont les tiens qui étaient tués? Ce droit te vient-il d’un pouvoir divin que toi seul, comme peuple élu, tu possèdes? Dis-moi donc d’où te vient cette facilité d’agir ainsi dans le mal et, en même temps, implorer la pitié sur toi, toi la victime des terroristes. N’as-tu pas assez connu la peine, la misère et la mort depuis ces quatre mille ans où on crie ton nom?

Pourquoi, après Gaza, détruire les infrastructures du Liban: ponts, routes, autoroutes, centrales électriques, aéroports, etc. Pour deux soldats prisonniers de tes adversaires? Pour quelques roquettes insignifiantes, par rapport à ta riposte et à tes propres bombes, injustement lancées sur ton territoire? Ne leur jalouses-tu pas plutôt leur industrie touristique naissante? Leur pénible relève économique? Leur sympathie auprès de la communauté internationale? Pourquoi le Liban tout entier et non pas que les cryptoterroristes bien ciblés du Hezbollah? Veux-tu éliminer un concurrent économique aussi faiblard soit-il?

Ces deux prisonniers aux mains du Hezbollah au Liban et cet autre à Gaza, pourquoi ne négocies-tu pas de les échanger contre quelques prisonniers du Hezbollah que tu détiens par centaines? Pourquoi ne pas prendre cette voie plutôt que celle de la force illusoire que te donne ta suprématie armée? Ne sais-tu donc pas que chacune de tes balles de fusil, que chacun de tes obus, que chacune de tes bombes ne sont que des graines de haine mise en terre qui feront pousser des forêts de vengeance et des lacs de sang?

Ne sais-tu donc pas que le temps et les murs que tu construis pour te cacher ne sauront jamais te protéger? Tu te crées des terroristes pour légitimer tes assassinats, tes spoliations, tes destructions et tes exactions alors que tu es maintenant le plus fort. Mais demain Israël, demain ou après demain, le seras-tu encore? Pourquoi ne vois-tu pas dans l’âme et le cœur des Libanais, dont tu tues les maris, les femmes et les enfants, dont tu détruis les villes et l’économie, que tu pousses dans les bras de la Syrie haletante, monter la haine que tu sèmes pour l’éternité?

Ce sont mes amis et mes parents que tu tues là bas. Que tu blesses et que tu mets à la rue aussi. Que tu humilies et que tu prives de vivre en humain digne de ce nom! Moi je vis ici. À l’abri. Mais c’est aussi moi que tu vises et que tu atteins. C’est aussi moi que tu blesses et que tu fais rager. Moi qui défends ton droit d’être. Moi qui supporte toutes les tempêtes en expliquant tes raisons auprès des amis. Moi qui, avec beaucoup d’autres, se mettons les nôtres à dos pour toi, Israël.

Mais aujourd’hui, je ne comprends pas tes attaques destructrices, que tu sais parfaitement inutiles, sur le Liban de mes rêves et de mes amours. C’est pour cela que je te demande de m’expliquer. Explique-moi!

Bien sûr tu souffres aussi. Bien sûr il y a les Palestiniens. Bien sûr il y a eu l’Holocauste. Bien sûr tu dois te défendre. Mais comment tout cela te donne-t-il un tel droit à un tel abus de pouvoir? Il ne te reste que quelques appuis. Bush et Blair, Harper ici. Mais quelle est donc leur légitimité? Bush et Blair seront demain des monstres du passé que le tribunal international convoquera. Mon premier ministre est un malheureux pee-wee politique inexpérimenté aux bottines trop grandes. Mes ministres québécois, sourds à mes appels, ignorent même où se trouve Beyrouth. Ils ne voient que Washington et encore, ils la voient à genoux. Que me reste-t-il donc à faire? J’implore tes amis à te rendre à la raison. J’implore ta diaspora à intervenir pour t’éclairer. Surtout, celle d’ici si habile et si présente dans les universités et les journaux.

Dis-moi Israël, toi qui est riche et forte, toi qui es puissante et sévère, combien de vies encore prendra-tu pour tes deux soldats prisonniers au Liban? Ou cet autre à Gaza? Combien de mal feras-tu autour de toi avant de comprendre toute la haine qui monte contre toi sur cette planète? Quand donc auras-tu une âme et un cœur pour te guider? Quand donc pourras-tu m’aider à encore pouvoir t’aider?

Israël, Israël entends-tu ma voix dans ce désert de feu et de sang qui te transforme en assassin que l’Histoire attend? Israël, Israël, je t’appelle et je t’implore, négocie et oublie cette drogue que ta force militaire te donne. Elle n’est qu’illusion. Israël, Israël tu peux encore être la plus grande. Israël, ISRAËL, m’entend-tu?"

Denis Gaumond
Ex-professeur chargé de cour ÉNAP et Université de Montréal, Directeur de service à l’UQAM

Source

Galerie - Bouddhisme

jeudi 13 juillet 2006



Une deuxième galerie, toujours dans la colonne de droite, entre les liens et la radio ... après l'Inde, voici le Bouddhisme. :)

J'ai aussi pris ces photos lors de mon dernier voyage en Inde et au Népal, 2002-2003.

Les 6 premières viennent du Népal, près de Katmandou, on y voit entre autre le plus grand Stupa du Népal (première photo et ci-dessus) .
Les 4 suivantes ont été prises à Lumbini (toujours au Népal), lieu de naissance de Siddharta, qui deviendra ensuite le Bouddha.
Les 2 qui suivent proviennent de l'Himalaya indien.
Enfin la dernière est tirée d'une série qui fera l'objet d'une autre galerie, mon trek au Népal.

Je souhaitais faire un petit reportage sur les représentations et symboles du Bouddhisme mais je n'y ai pensé qu'au milieu du voyage alors que je me dirigeais vers le sud de l'Inde (où le Bouddhisme est moins présent).
D'où mon envie d'y retourner très vite avec un projet préparé à l'avance, histoire de rammener un reportage bien ficelé, complet et ... vendable.

Bon voyage. ;)

Le pouvoir du conditionnement

mardi 4 juillet 2006



"En Inde, lorsque le jeune éléphant atteint six mois, on l'attache par l'une de ses pattes arrières avec une corde de couleur à un arbre. Son poids et sa force encore modestes ne lui permettent pas de rompre la corde, et il apprend en quelques semaines à limiter son espace au rayon d'action que lui offre cette corde. Puis on le libère et il continue à grandir. Plus tard, lorsqu'il devient adulte, il n'est pas nécessaire de lui choisir une chaîne à la mesure de sa force, ni de l'attacher à un baobab qui puisse lui résister: il suffit de lui remettre la corde de couleur qui l'entravait dans son enfance, pour qu'il reste près de l'arbre qu'il pourrait pourtant facilement arracher."

- Le Cercle de vie, Maud Séjournant -


Cette histoire m'en rappelle une autre ...


La corde

"Un paysan avec trois de ses ânes se rendait au marché pour vendre sa récolte.
La ville était loin et il lui faudrait plusieurs jours pour l'atteindre.
Le premier soir, il s'arrête pour bivouaquer non loin de la maison d'un vieil hermite.
Au moment d'attacher son dernier âne, il s'aperçoit qu'il lui manque une corde.
Si je n'attache pas mon âne se dit-il demain, il se sera sauvé dans la montagne!

Il monte sur son âne après avoir solidement attaché les deux autres et prend la direction de la maison du vieil hermite.
Arrivé, il demande au vieil homme s'il n'aurait pas une corde à lui donner.

Le vieillard avait depuis longtemps fait vœux de pauvreté et n'avait pas la moindre corde, cependant, il s'adressa au paysan et lui dit: "retourne à ton campement et comme chaque jour fait le geste de passer une corde autour du cou de ton âne et n'oublie pas de feindre de l'attacher à un arbre."

Perdu pour perdu, le paysan fit exactement ce que lui avait conseillé le vieil homme.
Le lendemain dès qu'il fût réveillé, le premier regard du paysan fût pour son âne.
Il était toujours là!

Après avoir chargé les trois baudets, il décide de se mettre en route, mais là, il eut beau faire, tirer sur son âne, le pousser, rien n'y fit.
L'âne refusait de bouger.
Désespéré, il retourne voir l'Hermite et lui raconte sa mauvaise aventure.

As-tu pensé à enlever la corde? lui demanda-t-il.
Il n'y a pas de corde répondit le paysan.
Pour toi oui mais pour l'âne...

Le paysan retourne au campement et d'un ample mouvement, il mime le geste de retirer la corde.
L'âne sans aucune résistance le suit.

Ne nous moquons pas de cet âne.
L'âne voit son maître jours après jours faire le geste de l'attacher avec une vrai corde. Maintenant lorsque son maître fait le geste, il croit être attaché.

Nous sommes souvent comme cet âne, ce qui a donné naissance à une croyance peut bien disparaître, la croyance, elle, demeure ... "


Et nous, sommes-nous toujours attachés ou sommes-nous libres?

Comment faire venir la pluie

lundi 3 juillet 2006


On raconte en Perse qu'un jour, par un temps de sécheresse tenace, une délégation vint trouver Nasreddin Hodja pour lui demander s'il connaissait un moyen de faire venir la pluie.
-Bien sûr, dit-il, j'en connais un.
-Vite. Dis-nous ce qu'il faut faire.
Nasreddin demanda qu'on lui apportât une bassine pleine d'eau, ce qui fut fait, non sans grande peine. Quand il eut la bassine, il ôta sa robe et, à l'étonnement de tous, se mit tranquillement à la laver.
-Comment? S'écria-t-on. Nous avons rassemblé toute l'eau qui nous restait et toi tu t'en sers pour laver ta robe!
-Ne vous inquiétez pas, répondit Nasreddin, je sais très bien ce que je fais.
Il prit tout le temps nécessaire, malgré les insultes et les menaces. Il lava sa robe avec une minutie puis dit:
-Il faut maintenant une seconde bassine d'eau.
Les membres de la délégation crièrent encore plus fort. Où trouver cette seconde bassine? Et pourquoi faire? Avait-il donc perdu l'esprit?
Nasreddin resta très calme et obstiné.
-Je sais très bien ce que je fais, dit-il.
On chercha partout, on pressa l'argile des puits, on vola jusqu'à l'eau des enfants, on apporta enfin la seconde bassine.
Nasreddin y trempa sa robe et la rinça soigneusement.
Les autres le regardèrent, stupides. Ils n'avaient même plus la force de hurler.
Il leur demanda enfin de l'aider à tordre sa robe, pour bien l'égoutter. Après quoi il l'apporta dans sa petite cour et l'accrocha à un fil pour la mettre à sécher.
Presque aussitôt de gros nuages se formèrent, s'approchèrent et la pluie tomba largement.
-Voilà, dit posément Nasreddin. C'est à chaque fois pareil dès que j'étends mon linge.

Conte tiré de "Le cercle des menteurs, contes philosophiques du monde entier" de Jean-Claude Carrière.