Journal d'un Korrigan

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~ Première frayeur ~

jeudi 22 mai 2008



Je reprends la suite de mon récit sur notre voyage en Inde et au Népal de 6 mois. Je vais me concentrer sur les anecdotes qui nous ont marquées en essayant de respecter une certaine chronologie mais pas sûre …

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On est à Manali donc (j’avais arrêté le récit ). La dernière fois on y était venus en saison, il y avait donc pas mal d’animation, cette fois-ci presque personne. On est un peu déçus parce qu’on voulait montrer "notre" Manali à Laurent, le Manali vivant, animé, verdoyant. On reprend la même chambre que deux ans plus tôt, Laurent prend celle juste à côté.

Chaque soir, dans notre chambre, on trouve une grosse araignée posée sur le mur près de la porte, à hauteur du regard. Chaque soir je la sors délicatement. Ashoka ne fait pas le fier face à elle, il n’est pas spécialement phobique mais … presque. Alors c’est moi qui m’en charge (j’ai vécu deux ans en Inde plus jeune, ça aide ^^ ). Je prends le pichet d’eau en plastique posé sur la table de nuit et une feuille de papier, j’emprisonne l’araignée dans le pichet contre le mur puis je glisse la feuille dessous. Je récupère le tout et hop l’araignée va dormir dehors. Chaque soir donc, elle revient au même endroit et je dois la prier d’aller passer la nuit dehors.

Un soir alors que tout est calme, l’araignée dehors et nous dedans, on entend Laurent hurler dans la chambre d’à côté! Il fait un vacarme pas possible, sa porte s’ouvre, il sort et nous appelle en hurlant toujours.
En Inde on trouve pas mal de bestioles qui font flipper, en particulier : araignées, serpents et scorpions. Sans parler de certaines bestioles qu’on ne connaît pas, avec pleins de pattes et d’antennes, et qui font justement peur parce qu’on ne les identifie pas.
Là, vu ses cris, on pense à un serpent, bon ou au pire une araignée, il ne faut pas oublier que c’est son premier voyage en Inde.
On sort donc et on lui demande ce qu’il a … il nous explique qu’il lisait tranquillement sur son lit quand tout à coup, tout près de lui, sur le drap de son lit, il a vu … tenez vous bien … une souris!
On se regarde avec Ashoka et on éclate de rire. Lui rigole moins, et le bruit qu’il a fait à rameuté tous les employés de l’hôtel hors de leur lit. Ils sont là, dehors, devant la cuisine et la petite baraque qui sert d’accueil (ils dorment généralement dans ces baraquements en commun en dépliant un matelas le soir à même le sol) et regardent cet occidental gesticuler comme s’ils regardaient un bon film à la télé : placides et curieux.
L’un d’eux vient nous voir légèrement inquiet quand-même, on lui explique (Laurent ne connaît pas encore un seul mot d’anglais) et il rigole mais sympathiquement. Par contre il explique aux autres spectateurs ce qu’il se passe et eux ne se gênent pas pour commenter ce spectacle et rire de bon coeur.
On rentre dans la chambre de Laurent avec l’indien, on cherche un peu partout cette petite souris, introuvable. On rassure Laurent, avec tout le bruit qu’il a fait elle doit être calmée. Si elle était venue faire ami-ami avec lui là c’est foutu, peu de chance qu’elle remontre le bout de ses moustaches.

Le lendemain matin Laurent est allé se balader dans les environs et un homme lui a fait la pub pour son nouvel hôtel un peu plus loin. Un hôtel tout en béton (le nôtre est mi-béton, mi-bois), sûrement mieux protégé contre les intrusions de bestioles flippantes.
L’après-midi il a pris toutes ses affaires et est allé s’installer dans sa nouvelle chambre.

Welcome in India Laurent, cette Inde qui surprend souvent là où on ne l’attend pas!

! Le chaï !

mercredi 15 février 2006





Qu’est-ce que le chaï ... ?

C’est la boisson "nationale" de l’inde, celle qu’on offre à l’invité, qu’on boit matin, midi et soir, au travail pour se redonner du courage, dans le train pour supporter le voyage, quand le bus daigne s’arrêter dans une échoppe au bord de la route, lors de cérémonie ou assis sur un rocher lors d’un trek … et pour les p’tits malins on le boit n’importe où et n’importe quand puisqu’on a pensé à acheter un thermos.

Le chaï est un thé qu’on a pris soin de faire bouillir longuement avec de l'eau, du lait, du sucre, du gingembre frais, quelques bâtons de cannelle et des gousses de cardamome, lorsqu’il devient sirupeux et qu’il est d’un beau marron clair (la couleur de l’eau du Gange disent certaines mauvaises langues) il est temps de le filtrer et de le servir.
A boire très chaud et en imitant le bruit du paysan (ce n’est pas une insulte hein, je suis bretonne !) qui boit sa soupe directement au bol les soirs d’hivers … shhrrrllluup shhrrrllluup mmhhh!

La photo n’est qu’une des très nombreuses présentations possibles du chaï, on peut le boire dans un verre en inox (Inde du sud), en plastique, en verre, en terre cuite …
Ahhh la tasse en terre cuite, la spécialité des petits vendeurs de chaï dans les gares, on jette ensuite la tasse par la fenêtre du train, ça fait un beau bruit en se cassant et c’est écolo … malheureusement elles sont de plus en plus remplacées par des verres en plastiques et les gens continuent à les jeter … mais heureusement me direz-vous, dans les villes et villages que le train traverse les chèvres et des cochons viennent se régaler de ces verres et de tout ce qui se jette par la fenêtre: paquets de chips vides, peaux des fruits, journaux (qui servent d’emballage aux nourritures servies) etc …

D’ailleurs l’écologie made in India est un sujet intéressant … hum.
Oups, pardon ... suivez la recette et bonne dégustation! ;)

~ Voyage en Inde … arrivée ~

lundi 13 février 2006





Petite anecdote dans l’avion pour vous montrer à quel point je devais réapprendre à parler anglais.
J’étais assise à côté d’un couple de p’tits vieux indiens. Ils étaient vraiment petits, adorables, on aurait dit une frère et une sœur mais ça devait être un couple, bref.
J’ai échangé trois mots avec eux et j’ai laissé tomber, je ne comprenais plus l’anglais.
La dernière fois que je l’avais pratiqué c’était deux ans avant lors de mon avant-dernier voyage en Inde.
L’hôtesse de l’air est passée nous proposer des boissons et j’ai demandé un Orangina.
Elle n’a rien compris, je me suis dit "j’ai un accent de merde!" et j’ai répété "Orangina" 3 ou 4 fois avant de dire (en anglais) "Comme le Coca Cola (ça tout le monde comprend) mais avec de l’orange" … elle ne comprends toujours pas, je dis "Ok, un jus d’orange".
J’ai compris plus tard qu’on ne trouvait pas (ou presque pas) d’Orangina en Inde, là-bas c’est Fanta qui est distribué.

[Je passe au présent, ça sera plus simple pour moi]

On arrive à Bombay.
J’essaye de ne pas perdre de vue mon trio, sinon c’est (encore plus) la merde.
Comme prévu on a loupé la correspondance.
Dans le trio il y a un mec qui vient souvent en Inde pour affaires. Il est donc très débrouillard et parle bien anglais.
Il part avec l’indien pour voir si on ne nous a pas oublié, c’est le bordel, le bureau qui devrait s’occuper de nous vient juste de fermer, heureusement ils croisent le responsable qui réouvre juste pour nous.
Pendant ce temps je bois mon 1er chaï avec Laurent dehors. Il fait nuit, on se fait emmerder par quelques enfants et mendiants, normal.
Au bout d’une heure, les deux autres reviennent, ils ont nos billets pour la prochaine correspondance.
On attend en salle d’embarquement, Cocas, chaïs, clopes …

On arrive enfin à Delhi, après 12 h de trajet-attentes.
Je m’inquiète pour Ashoka, je ne sais pas s’il a été prévenu, en plus il est arrivé il y a longtemps et doit être mort de fatigue.
Je ne le vois pas dans l’aéroport.
On sort et un mec me saute dessus les yeux exorbités, c’est lui!
Il est effectivement mort de fatigue, le connaissant je sens qu’il a vraiment besoin de dormir, il n’est pas bien.
Heureusement étant GP il a su se débrouiller pour nous suivre sur les ordis de l’aéroport, il savait à peu près où nous étions à chaque fois. Il a quand-même vu deux vols arriver de Bombay avant le notre.

On monte tous dans des taxis, Ashoka Laurent et moi on va à Paharganj (le quartier des hôtels pas chers), on doit retrouver les deux autres plus tard à l’agence Air France pour se faire rembourser les billets.
4 ou 5 mois après je n’aurai eu que 1000 miles de compensation sur ma carte Air France, Laurent lui a eu 300€.
Après un jour ou deux sur Delhi, on est partis pour Manali, avec Laurent …

~ Voyage en Inde … départ ~

dimanche 12 février 2006





Ashoka terminait un contrat de 9 mois dans la sécurité aéroportuaire quelques jours seulement avant le départ.
Moi j’avais des contrats journaliers dans une agence de location de voitures depuis un an, j’ai pu arrêter de travailler un peu plus tôt pour me préparer au voyage.
Il était de plus en plus fatigué physiquement et moralement à cause de son boulot [de merde] et on est parti alors qu’il n’était pas encore remis (important à savoir pour comprendre quelques évènements plus tard).

Après quelques jours à Paris pour acheter les dernières choses indispensables (peloches, Savarine contre le paludisme, médocs, etc …) et faire un check-up complet (dentiste, médecins …) on est enfin parti pour l’aéroport le mercredi 12 novembre 2002.

On avait nos billets pour un aller direct Paris-New Delhi.
En faisant la queue pour s’enregistrer un représentant d’Air France est passé parmis nous pour nous proposer de s’enregistrer au cas-où sur un vol avec une correspondance à Bombay parce qu’il y avait trop de monde sur notre vol.
Ashoka était GP (sa mère travaillait à Air France, il avait donc des places spéciales où il ne payait qu’un petite partie du billet) et il était sûr d’avoir une place, moi non.
Je me suis donc inscrite sur la liste pour le vol qui passait par Bombay.
Au final, j’ai dû prendre ce vol, avec 3 autres personnes: 2 français et un indien.
On avait un billet pour 4.
Ashoka est parti sur son vol, il m’attendrait à Delhi.

Dans la salle d’attente j’ai commencé à sympathiser avec Laurent (un des trois mecs).
C’était son 1er voyage. Et pour un 1er voyage il partait pour l’Inde, seul, pour une durée indéterminée. J’étais impressionnée.
Il m’a décrit un petit peu ce qu’il voulait faire et voir en Inde, par où il voulait passer tout ça, j’ai constaté qu’on avait quelques points de chute en commun.
Je lui ai expliqué qu’on était déjà parti en Inde avec Ashoka, et qu’on connaissait les pièges à éviter (heu … une partie) et les endroits à voir absolument. Quand je lui ai parlé de Manali avec des étoiles dans les yeux et un tit sourire en coin on s’est vite compris, il était comme nous un tit fumeur. ;)
Je lui ai proposé de commencer son voyage avec nous s’il le souhaitait, j’ai senti son soulagement de ne pas arriver seul en Inde.

On a embarqué … 2 heures d’attente au sol alors qu’on avait à peine plus de deux heures pour prendre notre correspondance à Bombay.
Je m’en foutais de louper la correspondance et d’en prendre une autre mais je pensais à Ashoka qui allait m’attendre à Delhi.

Décollage …

~ Voyage en Inde … intro ~

dimanche 5 février 2006





J’ai envie d’écrire et de raconter mon voyage de 6 mois entre l’Inde et le Népal depuis que je suis rentrée il y a plus de deux ans.

Là j’ai enfin un endroit où le faire alors je vais me lancer.

Je n’aurai pas beaucoup de temps à y consacrer mais au moins j’aurais entamé ce récit, ce qui est le plus difficile à faire.

Je suis donc partie pour l’Inde avec R le 12 novembre 2002.
D’ailleurs je vais arrêter d’appeler R par son initiale, je vais le nommer par son pseudo: Ashoka.
On a passé 1 mois en Inde du nord, puis un mois et demi au Népal, ensuite on est reparti en Inde pour le reste du voyage …
On est rentré en France le 11 avril 2003.

A suivre ...