Orage spatio-temporel
dimanche 23 avril 2006

Il y a de l'orage aujourd'hui sur Paris et il est le bienvenu!

J'adore quand la nature s'exprime, surtout quand elle s'accorde avec mes propres chamboulements.
Depuis 4 mois et demi maintenant, je travaille de nuit.
Quand vous (qui êtes de mon côté du globe) vous couchez je pars bosser, quand vous vous levez je me couche.
J'ai pris des habitudes, le soir il n'y a presque plus personne dans le métro, j'ai toujours ma p'tite place sur le strapontin dans le dernier wagon. Le matin pareil, et je croise "ceux qu'on ne croise jamais", les laveurs de trottoirs qui manquent de m'arroser avec leur jet d'eau super-puissant, les femmes en robe de chambre et perruque ébouriffée qui sortent leurs chiens et me regardent de travers parce que je ne devrais pas être témoin de leur laisser-aller, la boulangère qui à peine son rideau levé me voit m'engouffrer dans son antre chaude et odorante, l'anglais qui s'étonne de ne pas trouver de café ouvert en pleine nuit, le sdf qui dort sur la grille d'aération du métro en plein milieu de mon chemin (je marche sur la pointe des pieds pour ne pas le déranger), etc ...
Bref, je vis dans les coulisses de la vie et j'adore ça!
Par contre je ne vois presque plus le jour, la foule, le grouillement bien réglé de cette ville-fourmilière, qui à heure fixe se met en mouvement ou se calme.
Au moins je ne subis pas les heures de pointe, les mauvaises humeurs des métro-boulots-dodoyens, les bousculades dans les magasins, etc ...
Mais le soleil, celui qui réchauffe le corps et le coeur, qui ouvre l'espace et qui te fais sortir de ton cocon-nuit, qui te rappelle qu'il y a de la vie aussi! Il me manque celui-là.
Et bien là ça va changer!

Demain matin je commence un stage, horaires normaux: 9h-17h, pendant trois semaines.
J'ai du mal à me remettre dans le rythme, hier je ne me suis pas couchée à 10h, j'ai poussé jusqu'au soir et je me suis écroulée à 21h.
Levée à 3h30 cette nuit, recouchée à 8h, complètement décalée ...
J'ai un peu peur pour demain, mon corps n'y comprends plus rien: "Quoi? Tu m'as fait violence pour m'habituer à ce rythme à l'envers et là tu inverses tout à nouveau? Tu veux que je reprenne un rythme normal, en deux jours?!? Et tu espères être fraîche demain matin? Hé hé, tu rêves, tu vas en chier! Demain en début d'après-midi, à l'heure où normalement tu dors profondément, tu vas souffrir. Et quand l'après-midi avancera tu te transformera petit à petit en zombie, tu n'attendra qu'une chose: rentrer et dormir, à 17h. Eh oui, complètement décalée ma pauvre fille, ça t'apprendra!".
Vivement demain soir!