Journal d'un Korrigan

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Inde 2009 - Tiruvannamalaï

mercredi 14 octobre 2009

Tiruvannamalaï ... on avait traversé cette ville en allant de Bangalore à Pondichery et on s'était jurés d'y revenir.
Elle se trouve au pied de l'Arunachala, un mont sacré. Des milliers de pèlerins en font le tour à chaque pleine lune.

On avait décidé de visiter le grand temple et peut-être ensuite d'aller grimper un peu ce mont. Mais en arrivant à Tiruvannamalaï ... quelques minutes à peine avant d'atteindre le temple ... il s'est mis à pleuvoir. Doucement au début puis de plus en plus fort à mesure qu'on approchait du temple pour terminer par des trombes d'eau qui se sont abattues au moment même où on s'arrêtait sur le parking.
Une bonne pluie de mousson.



Impossible de sortir de la voiture et de visiter le temple dans ces conditions. Et impossible de prévoir si cette pluie allait durer quelques minutes ou quelques jours ...



On allait renoncer, prêts à abandonner Tiruvannamalaï pour cette fois-ci et à continuer notre route. Mais notre chauffeur, qui est un éternel optimiste, nous a conseillé d'attendre un moment. Il savait à quel point ça nous tenait à cœur et il nous a conseillé d'aller visiter l'ashram de Sri Ramana Maharshi histoire de laisser un peu le temps à la pluie de cesser.

Sur le chemin de l'ashram notre taxi se transforme en bateau:



Il nous laisse donc devant l'ashram, on rentre dans l'enceinte ... mais on se rend compte qu'on n'a aucune envie d'y rester. Déjà il faut se déchausser et j'ai deux blessures au pied (souvenirs de la plage d'Auroville), je ne me vois pas marcher pieds-nus dans l'eau boueuse de la cour intérieure, et puis les ashrams ... ce n'est pas vraiment notre tasse de chaï.
On décide donc d'aller en boire un dans un petit shop qui se trouve juste en face de l'Ashram. Notre chauffeur a disparu. Comme à chaque fois qu'il nous laisse quelque part il trouve toujours quelqu'un avec qui discuter ou quelque chose à faire, où qu'on soit.

On se sent bien dans ce petit shop! Ça grouille de vie indienne. Complètement à l'opposé de ce qu'on aurait trouvé dans l'Ashram.



Un jeune indien un peu allumé me fait la conversation pendant qu'on sirote nos chaïs fumants. La pluie continue à tomber. Le visage de notre chauffeur apparait, souriant, et on le suit pour retourner au temple pendant une accalmie.

Je n'hésite pas à me déchausser cette fois-ci.
Le temple est immense, on passe sous le gopuram principal pour se retrouver dans la cour inondée.
La visite s'annonce peu fructueuse, même si le temple est beau il ressemble à beaucoup d'autres temples du Tamil Nadu. On voit des flaques, des touristes indiens, des échafaudages, le ciel est gris ... lorsqu'on aperçoit une file indienne (dans tous les sens du terme!) qui se faufile derrière une statue.

Intrigués on fait la queue sans réfléchir, on ne sait pas trop où on va mais petit à petit on se rend compte qu'on entre dans l'antre du temple.
On avance lentement ... on s'extasie devant les piliers intérieurs noircis par la fumée des bougies et des encens ... on ne sait pas trop si on a le droit d'être là en tant que non-hindous ... on est envahis par les odeurs d'encens, de bougie, d'épices ... par les sons de cloche, de tambours, de conques ... on suit la file qui avance, silencieuse.
On reprend nos esprits et on demande à un indien de nous expliquer un peu les significations des statues immenses, des sculptures sur les piliers, et surtout de nous dire où on va.
Question bête, on va au cœur.
Le cœur, un dernier sanctuaire où on hésite à entrer (mais personne ne nous en empêche), est lumineux, sulfureux, des flammes brûles, les indiens ne sont plus eux-mêmes, les odeur et les sons sont encore plus intenses.
Une passerelle instable en bois nous mène à deux brahmanes, quelques roupies en échange d'une petite pochette qui contient de la poudre à tilak et on laisse la place aux suivants.
On ne sait toujours pas si on avait le droit d'être là, c'est plutôt rare en Inde de pouvoir accéder au cœur d'un temple quand on n'est pas hindous et de pouvoir assister à ce genre de puja.

Après ce moment hors du temps (Qui a duré quelques dizaines de minutes? Quelques heures?) on visite un peu l'intérieur du temple qui est immense. Des allées de colonnes sculptées derrière lesquelles on trouve des dizaines de lingams, de statues ou de taureau nandi alignés.

On retrouve notre chauffeur, on lui donne nos pochettes de poudre à tilak qu'il accepte avec bonheur et on reprend notre route ...

Des bougies pour Aung San Suu Kyi

mercredi 7 octobre 2009


- Veillée silencieuse à Paris hier soir (le 6 octobre 2009) en soutien à Aung San Suu Kyi, toujours privée de liberté en Birmanie -






Inde 2009 - Gingee

mardi 6 octobre 2009

On quitte donc Auroville pour un périple de trois jours dans le Tamil Nadu.
Nous avons prévu 3 étapes mais notre chauffeur de taxi nous propose de nous arrêter en chemin, à Gingee.
La région est rocailleuse et de la route on aperçoit deux monticules, un à gauche sur lequel se trouve le Fort du Roi, et un à droite où se trouve celui de la Reine ... que choisir ... allons-y pour le Roi!

On s'arrête donc en bas de l'enceinte et après avoir gravi quelques marches on se retrouve au pied du monticule proprement dit. Le lieu est calme, ensoleillé, des touristes indiens se baladent, jouent sous les arbres et pique-niquent sur les pelouses.
Et les singes ... font la même chose. :)







On commence à grimper, le soleil tape dur et les marches sont nombreuses ... mais la vue vaut le coup d'oeil.
En face de nous on aperçoit le monticule où se trouve le Fort de la Reine et on découvre plusieurs temples éparpillés dans le paysage.



Les marches humaines s'arrêtent là. On suit un chemin en terre, on grimpe quelques marches naturelles en pierre et sur notre droite on découvre un temple caché parmi les arbres ... on y dérangera un jeune couple qui se croyait seul au monde. Ça ne sera ni le premier ni le dernier. L'endroit, plein de coins et de recoins où on peut flirter tranquillement, est propice aux rendez-vous amoureux.



Un peu plus loin un pûjari nous attend devant son temple, il veut absolument pratiquer une puja pour nous ... c'est toujours difficile de refuser. On accepte tout en sachant que le seul but de cette puja pour nous sera de lui laisser quelques roupies. Il vit là, isolé, et c'est son seul gagne-pain.
On le laisse donc officier, on dépose quelques roupies dans la gamelle encensée qu'il nous tend et on profite d'un groupe de touristes indiens qui s'accaparent notre puja pour s'éclipser.
Ces pujas imposées me gênent toujours, elles sont associées à l'argent et on s'est fait avoir plus d'une fois. Difficile ensuite de se laisser faire, même par une personne respectable.





En le quittant on retourne sur nos pas ... un petit chemin invisible part sous les arbres ... curieux, on le suit ... pour découvrir un lac caché aussi vert que les arbres qui le bordent.




Quelques rencontres en chemin: