18h dans le bus! Dit "Deluxe", en réalité "Indian Deluxe"!
Au début on a confiance, je pense même donner 10rps au chauffeur à l'arrivée parce que sa conduite est cool ... mais je change vite d'avis et j'ai plutôt envie de récupérer les 250rps du billet!

Jusqu'à la nuit ça va ... mais quand on se retrouve sur une route (plus ou moins goudronnée) où 2 bus se croisent tout juste et que le chauffeur (chauffard?!?) fait du 70-80 km/h ... ça calme!
Il se mets dans le fossé pour éviter les (nombreux) camions et bus que l'on croise, et il double, à folle allure toujours ...

Bref, on s'accroche à son siège avec ses dix doigts et ses dix orteilles; on deviendrait presque croyants pour implorer tous les dieux de la planète de nous garder en vie!
Mais on prie la Vie tout simplement.

Il y a les trous et les bosses de la route aussi!
Je n'ai jamais sauté aussi haut!!!
Nos fesses ont bien du décoller de 20 ou 30 cm! Presque sans exagérer. Ca c'était la 1ère fois, ensuite c'était plus "soft" (heu ...).
Chacun trouvait sa technique pour moins décoller: moi j'avais ma main gauche contre le siège devant moi, le pied droit contre la barre en fer sous le siège devant moi et la jambe gauche repliée sous mon siège pour m'accrocher. Et R se faisait sauter lui-même en prévision ...
Les autres (presque tous) dormaient!

Pour nous impossible, même si on a vite compris que c'était la meilleure solution anti-stress ... mais impossible quand-même, on a du dormir 1h chacun avant le lever du soleil (en se relayant), puis 1h peut-être encore vers la fin (sur 18h de trajet). Ce fut le voyage le plus stressant de toute ma vie ... j'étais obligée de penser à la mort.

Mais, ça s'encaisse quand-même assez facilement, on fait confiance au chauffeur (par obligation, on n'a pas le choix) même s'il ne passe qu'à 1cm des autres véhicules ... brrr ... et même s'il pense avoir plusieurs vies (ce qui donne plus confiance en soi).


Heureusement on a réussi à rigoler quand-même ... de notre connerie ...

On avait laissé le rêveil allumé, il s'est déclenché dans la nuit alors que tous les indiens dormaient ... R l'a sorti et il n'y avait plus les petites roulettes pour changer l'heure, j'avais beau essayer d'éteindre la sonnerie (avec le bouton "off" bien-sûr), elle fonctionnait toujours ... Alors R me dit (dans le stress) de jeter ce p***** de rêveil par la fenêtre (on est en Inde!) ... dans un éclair "d'intelligence" (???) je pense que garder la pile et jeter le rêveil serait une meilleure idée (pour réutiliser la pile) ... mais les indiens commencent à se rêveiller ... hésitation ... STRESS ... et je le jette! Juste devant un pauvre indien qui n'a pas du comprendre comment ce petit "o.v.n.i sonnant" a pu s'éjecter d'un bus indien ...
Il a du le voir sécraser à ses pieds (j'ai entendu le bruit!) et comprendre ensuite ...
Déjà là, on a éclaté de rire; mais on s'est souvenu qu'il suffisait d'enlever la pile (sans jeter le rêveil) pour que cet engin se taise ... fous rire!


La partie positive de ce voyage: le lever de soleil! Sur la vallée de Kulu, les montagnes ... la vallée des merveilles de mes rêves (qui n'étaient même pas à la hauteur!).
Le choc!!!

De la verdure, des étages de verdure dorée par le soleil du matin sur les flancs des montagnes, des arbres ... à profusion! L'Amazonie!
Des petites maisons accolées à la montagne, des temples, des gens! Les gens sont de plus en plus beaux au fur et à mesure de notre ascension ... des indiens purs on passe petit à petit à des indos-népalais-tibétains ... les hommes, les femmes, les enfants sont beaux! Non seulement au niveau des visages mais aussi de la prestance, de l'habillement, de l'élégance!
Ca n'a plus rien à voir avec la France et ses blancs-gris, fermés, habillés sombres (comme leur regard) et laids! (Pardon)

J'ouvre la fenêtre et je respire l'air pur, j'admire le paysage et je croise les regards de ces "autres humains" ... celui des femmes reste sur le qui-vive et la curiosité; celui des enfants est amusé, rieur, plein de joie de vivre; celui des hommes, dés qu'il se pose sur moi, se transforme en sourire dragueur-amusé et me fixe (certainement encore quand je détourne le regard). Ah ces indiens! Ils sont pires que les italiens (bien plus!).
Mais ces sourires sont tellements beaux, tellement gentils, que ça ne me dérange pas.
On croise aussi des sadhus, beaux.
Puis on arrive à Manali.

Il y a Manali et Old-Manali. Manali reste une petite ville avec du monde, de la circulation et des magasins pas extraordinaires. Notre hôtel se trouve plus près d'Old-Manali et c'est un vrai bienfait.