Le pouvoir du conditionnement
mardi 4 juillet 2006

"En Inde, lorsque le jeune éléphant atteint six mois, on l'attache par l'une de ses pattes arrières avec une corde de couleur à un arbre. Son poids et sa force encore modestes ne lui permettent pas de rompre la corde, et il apprend en quelques semaines à limiter son espace au rayon d'action que lui offre cette corde. Puis on le libère et il continue à grandir. Plus tard, lorsqu'il devient adulte, il n'est pas nécessaire de lui choisir une chaîne à la mesure de sa force, ni de l'attacher à un baobab qui puisse lui résister: il suffit de lui remettre la corde de couleur qui l'entravait dans son enfance, pour qu'il reste près de l'arbre qu'il pourrait pourtant facilement arracher."
- Le Cercle de vie, Maud Séjournant -
Cette histoire m'en rappelle une autre ...
La corde
"Un paysan avec trois de ses ânes se rendait au marché pour vendre sa récolte.
La ville était loin et il lui faudrait plusieurs jours pour l'atteindre.
Le premier soir, il s'arrête pour bivouaquer non loin de la maison d'un vieil hermite.
Au moment d'attacher son dernier âne, il s'aperçoit qu'il lui manque une corde.
Si je n'attache pas mon âne se dit-il demain, il se sera sauvé dans la montagne!
Il monte sur son âne après avoir solidement attaché les deux autres et prend la direction de la maison du vieil hermite.
Arrivé, il demande au vieil homme s'il n'aurait pas une corde à lui donner.
Le vieillard avait depuis longtemps fait vœux de pauvreté et n'avait pas la moindre corde, cependant, il s'adressa au paysan et lui dit: "retourne à ton campement et comme chaque jour fait le geste de passer une corde autour du cou de ton âne et n'oublie pas de feindre de l'attacher à un arbre."
Perdu pour perdu, le paysan fit exactement ce que lui avait conseillé le vieil homme.
Le lendemain dès qu'il fût réveillé, le premier regard du paysan fût pour son âne.
Il était toujours là!
Après avoir chargé les trois baudets, il décide de se mettre en route, mais là, il eut beau faire, tirer sur son âne, le pousser, rien n'y fit.
L'âne refusait de bouger.
Désespéré, il retourne voir l'Hermite et lui raconte sa mauvaise aventure.
As-tu pensé à enlever la corde? lui demanda-t-il.
Il n'y a pas de corde répondit le paysan.
Pour toi oui mais pour l'âne...
Le paysan retourne au campement et d'un ample mouvement, il mime le geste de retirer la corde.
L'âne sans aucune résistance le suit.
Ne nous moquons pas de cet âne.
L'âne voit son maître jours après jours faire le geste de l'attacher avec une vrai corde. Maintenant lorsque son maître fait le geste, il croit être attaché.
Nous sommes souvent comme cet âne, ce qui a donné naissance à une croyance peut bien disparaître, la croyance, elle, demeure ... "